Anciens Contes Japonais


1. Chiisakobe-no Sugaru: conte d'attraper le tonnerre (dans Nihon Ryôi-ki, édité au 8ème siècle)

2. Une légende de la Princesse Chûjô (dans Otogi Zôshi, édité au 17ème siècle)

3. L'homme qui épousa une renarde (dans Nihon Ryôi-ki)


Une Légende de la Princesse Chûjô

Traduite et racontée par Niji Fuyuno

Il était une fois une belle fille nommée la princesse Hasé à Nara. Son père qui s'appelait Toyonari Fujiwara était un ministre. Sa mère, Murasakinomaé, était morte quand elle avait 5 ans. Elle était âgé de 7 ans, lorsque son père Toyonari s'est remarié.
Sa belle-mère, Teruhinomaé avait un beau visage, mais son coeur était pervers.
La princesse Hasé était si belle et si gentille qu'elle était aimée de tout le monde.
Sa belle-mère méchante la détestait à cause de sa grâce et de sa gentillesse. Sa belle mère lui donnait beaucoup de besognes à faire. Elle se montrait dure envers la princesse Hasé. Mais la princesse Hasé a suivi ses instructions et elle était toujours affectueuse envers sa belle-mère.
Quand la princesse Hasé eut 13 ans, le roi, maître de son père, tomba malade. Le roi lui a demandé, "La princesse Hasé, je ne peux pas dormir à cause de forts bruits d'eau. Est-ce que vous entendez le murmure de la rivière? La princesse Hasé, j'ai entendu dire que vous avez le don du poète. Composez un poème pour que le dieu de la rivière calme ses sons."
La princesse Hasé a répondu. "Oui, mon roi, je vais chanter." Elle a composé un poème à l'instant.

Ecoutez-moi, la rivière Tatsuta,
même si vous faites les vagues hautes,
endormez vos sons sagement.
Balayez les soucis du roi, s'il vous plaît!

Alors, les sons hauts de l'eau se sont apaisés nettement. Le roi était très content. Il lui a donné un bon grade, "Chûjô". Donc, à partir de ce jour, la princesse Hasé était appelée Chûjô-Himé.
Un côté, la belle-mère qui l'a su était mécontente. Elle l'a prise en haine de plus en plus. Elle nourrissait une flamme de venin contre la princesse Chûjô.
Un jour, elle a ordonné à son serviteur, "Tuez! Tuez-la! Emmenez-la dans Hibari-yama (le montagne de l'Alouette), et après, tuez-la!"
Le serviteur l'a emmenée à contrte-coeur. Il ne pouvait pas la tuer, parce qu'elle était si belle et si sympathique. Le serviteur lui a dit, "Ecoutez-moi, la princesse Chûjô. J'ai reçu l'ordre de vous tuer de votre belle-mère. Mais c'est impossible pour moi! Je ne pourrai jamais vous tuer."
Chûjô a dit, "J'ai entendu. Ce n'est pas votre faute. C'est moi, c'est ma faute sans doute. Je crains de la mettre en colère. Je vais habiter dans cette montagne, Hibari-yama, toute seule. Dites à ma belle-mère que vous m'avez tuée." Après ses paroles, elle a baissé sa tête d'un air découragé.
Le serviteur a dit, "Mais, non! Je ne peux pas vous laisser seule dans le montagne désert comme cela. Je vais rester ici et vous soigner. Moi et ma femme vous soignerons."
Puis, le serviteur a coupé des arbres, a construit une petite maison dont le toit était fait avec roseaux. Trois personnes vivaient dans Hibari-yama isolé. Les serviteurs ont coupé des arbres et ont cueilli des fleurs pour les vendre au pied du montagne. Ils ont gagné un peu d'argent pour l'élever.
"Ma pauvre princesse! Si vous étiez dans la ville, vous passeriez votre temps heureux. Votre belle-mère, Teruhinomaé est vraiment affreuse." Le serviteur et sa femme se sont regardés l'un l'autre avec les larmes aux yeux. La princesse Chûjô a dit, "Ne soyez pas tristes, s'il vous plaît. Grâce à vous, je peux exister paisiblement comme cela."
Princesse, Chûjô aussi a assemblé des bûches et a puisé du torrent malgré qu'elle était inaccoutumée à ces travaux. Et après, elle passait son temps calmement à lire le livre sacré du bouddhisme.
De l'autre côté, dans la capitale, le ministre, son père est revenu chez lui. Sa femme, Teruhinomaé lui a dit: "Mon cher, je pense que ta fille Chûjô est une femme dissolue. Elle folâtre toujours avec des hommes vils." Son père a reçu son rapport. Il est devenu désagréable. Il a dit, "Chasse-la! Tout de suite! Une femme dissolue n'est plus ma fille!" Teruhinomaé a dit dans son coeur, "Ça y est! J'ai gagné!"
Elle a continué de parler. "Mon cher! Je l'ai déjà fait abandonner dans la montagne par le serviteur. Le ministre, le père a dit, "Parfait! C'est bien. Je ne veux jamais voir son visage!" Le père s'est laissé tromper par les paroles de sa femme.
Quelques jours ont passé, le ministre, son père est allé à la chasse suivi de ses serviteurs. Quand il parcourait dans la montagne avec un arc à la main, il a trouvé une cabane. Il l'a regardée d'un air interrogatif de doute. Et à l'intérieur, il a aperçu une belle lisant un livre sacré du bouddhisme. "Oh! Tu es..., tu es...!" Son père a crié avec une surprise.
La princesse Chûjô a tourné sa tête avec étonnement. "Mon Dieu! Mon papa! ......" La princesse Chûjô brusquement s'est élancée dans les bras de son père.
Alors, son père a dit, "Fais, comme tu voudras! Comme la femme impudique! Tu n'es plus ma fille!" "Pourquoi?" elle lui a demandé. Son père lui a dit un rapport de Teruhinomaé, sa belle-mère.
"Hélas! Quel malheur! Ce n'est pas vrai!" La princesse Chûjô était au bord des larmes. Elle a commencé à pleurer.
Voilà le serviteur et sa femme qui revenaient de la montagne. Ils lui ont raconté des détails. Son père a dit, "Ah! Pardonne-moi, ma petite. Je vois." Son père l'a serrée dans ses bras.
Ainsi, la princesse Chûjô est rentrée chez elle à la capitale avec son père. Mais Elle n'a jamais voulu voir sa belle-mère, en même temps qu'elle a décidé de se faire bonzesse. "Je voudrais devenir l'élève de Bouddha et voir ma mère en mort." Son père s'est opposé à ce qu'elle a dit. Mais elle n'a pas changé sa décision. Puis, la princesse Chûjô est allée au temple Taima et elle est devenue bonne bonzesse. "Aidez-moi à le voir, guidez-moi au paradis, s'il vous plaît."
La nouvelle du retour de la et son père vint aux oreilles de Teruhinomaé. Elle a eu honte qu'elle ait tourmenté la princesse Chûjô et elle s'est suicidée en se jetant dans le puits.


Pendant trois ans, la princesse Chûjô a passé tout le temps en récitant des prières bouddhique avec zèle. Alors, une nuit, deux bonzesses sont arrivées chez elle. Elles lui dirent, "Assemblez tant de fils de lotus qu'on peut en entasser sur le dos de cent chevaux." La princesse Chûjô a assemblé beaucoup de lotus avec l'aide de son père.
Une soirée, encore, deux bonzesses arrivèrent chez elle. Elles ont commencé de filer des tiges de lotus. Elles ont porté les fils à la fontaine devant le temple et elles les y ont rincées.
A ce moment, les fils de lotus ont aussitôt diffusé une lumière éblouissante. Les fils de lotus avaient été teints de cinq couleurs et brillaient magnifiquement. Deux bonzesses les ont emportés dans le temple et après elles ont commencé à tisser quelque chose sur un métier.

A vue d'oeil, des fils en cinq couleurs se sont changés en un tissu très beau. C'était un tissu éclatant!
La lumière du matin entrait dans le temple. L'intérieur du temple est devenu clair. "Mon Dieu! Quelle surprise! Comme c'est joli!" La princesse Chûjô était vraiment émue.
Le tissu luisant que deux bonzesses y ont laissé. Le tissu existait nettement. Il luisait et miroitait au soleil du matin.
Elle trouva les fleurs de lotus blancs et rouges dans les motifs du tissu. Ils sont en pleine floraison. Et dans cet espace, deux célestes jouaient de la flûte en dansant dans les nuages blanches. Une céleste a donné son regard dans la direction de la princesse Chûjô. Elle l'a regardé avec un sourire.
"Oh, ma mère!" La princesse Chûjô l'a aperçue. Ensuite, elle n'avait rien à dire, parce qu'elle était touchée amplement. Elle admirait longtemps dans la lune ce tissu du lotus. La voix de bonzesses se fit entendre. "Cela, c'est le pays de Bouddha, le paradis Gokuraku que vous vouliez voir. Là, elle est là, votre mère. Vous pouvez voir votre mère dans le paradis, n'est-ce pas?" La princesse Chûjô a dit, "Merci, merci beaucoup de mon coeur." Puis, elle priait ses mains jointes, récitait des prières bouddhiques dans un recueillement.

Au midi, c'était un jour émaillé de fleurs printanières. La princesse Chûjô avait 28 ans. Elle attendait que les messagères viennent par le ciel. Par le ciel d'ouest teinté de violet, une lumière l'approchait, et elle lui est arrivée. Bosatsu (Bodhisattva) fut son apparition.
La princesse Chûjô monta vers le ciel en passant l'air embaumée, en traversant des chants de célestes.

C'est une histoire du 8ème siècle quand Nara était la capitale du Japon.
Le temple Taima garde "Mandara" de la princesse Chûjô. A l'heure actuelle, les gens visitent Taima pour l'admirer et prier devant une statue de la princesse Chûjô.
Le légende veut que "Taima Mandara" soit un tissu tissé de fils de lotus. Ce tissu est tissu que le peuple vénérait. C'est le symbole de la grâce, la gentillesse, et la miséricorde.
"Le conte de la princesse Chûjô" a été collectionné au 13ème siècle, l'époque Kamakura. Après 400 ans, à l'époque Muromachi et Momoyama (17ème siècle), ce conte a été récollectionné dans "Otogi Zôshi". "Otogi Zôshi" a le style "Nara Ehon": le livre d'images de Nara. Le conte de la princesse Chûjô et son "Mandara" influencent le champ de la littérature moderne et aussi l'art dramatique Nô, Kyôgen, Kabuki, et Bunraku. Zeami a composé une pièce de Nô, "Hibari-yama" dont la source était même que celui du conte de la princesse Chûjô.
Nara garde de nombreux vestiges d'un passé très riche.
Le temple Taima est aussi bien connu de la pivoine. Mai et juin, c'est la saison pleine de pivoines. Allons nous promener dans la rue beige et longer ses vieux murs blanchâtres en terre un peu croulant. Vous apercevez deux belles Sanjû-no-tô (pagodes à trois étages fondés au 8ème et au 9ème siècle) en flânant dans le jardin du temple Taima.
Le tissu original de Taima Mandara a été tissé en soie au 8ème siècle; on appelle des tissus en soie "Tsuzureori". Il a la forme carrée, 4 mètre sur 4. Il est abîmé et tombé en lambeaux. Maintenant, on peut voir la reproduction du tissu.
Quand j'était petite, ma mère me racontait cette histoire de la princesse Chûjô et du tissu de lotus sacré, comme une belle berceuse éthérée.





 


Taima Mandara (Reproduction au 16ème siècle)



 

Référence

Taimadera Engi Emaki
Otogi Zôshi
Chûjô-hime Monogarari


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